lundi 15 octobre 2012

Les Prix de la Critique 2012

Ce lundi 15 octobre à Charleroi, seront décernés  les Prix 2012 de la Critique théâtrale. L'événement entraîne toujours ce réflexe de bilan de la saison passée (2011-2012). Ci-dessous, je vous invite à retrouver les nominations et mes commentaires sur les spectacles que j'ai vus (pas tous malheureusement). Bon courage au jury! Les résultats suivront ici-même.


Les Nominés sont...

Spectacle. Au sanglier des Flandres de et par Bernard Van Eeghem ; Cendrillon de Joël Pommerat ; La Estupidez de Rafael Spregelburd, par Transquinquennal.


Mise en scène. La nostalgie de l'avenir (Myriam Saduis) ; Le songe d'une nuit d'été (Isabelle Pousseur) ; Mamma Medea (Christophe Sermet).
Comédienne. Claire Bodson (Mamma Medea) ; Déborah Rouach (Cendrillon) ; Mélanie Zucconi (La Estupidez).
Comédien. Patrick Descamps (Red) ; Yannick Rénier (Mamma Medea) ; Pierre Sartenaer (La Estupidez).
Seul en scène. Fall into the Show par Gwen Berrou ; La nuit juste avant les forêts par Azzedine Benamara ; Le carnaval des ombres par Serge Demoulin.
Espoir féminin. Aline Mahaux (La nostalgie de l'avenir) ; Wendy Piette (La fille dans le bocal à poisson rouge) ; Mathilde Rault (Je me tiens devant toi nue, Mamma Medea).
Espoir masculin. Pierrick De Luca (Une société de services, Nothing Hurts) ; Vincent Hennebicq (Baal) ; Pierre Verplancken (Parasites, La nostalgie de l'avenir).
Scénographie. Ronald Beurms (Le tour du monde en 80 jours, Les bonnes intentions) ; Hélène Kufferath (Pika Dôn) ; Zouzou Leyens (Le songe d'une nuit d'été).
Création artistique et technique. Exils ; La Estupidez ; Une société de services.
Auteur belge. Serge Demoulin (Le carnaval des ombres) ; Cathy Min Jung (Les bonnes intentions) ; Virginie Thirion (L'iceberg qui cache la forêt).
Découverte. Des gouttes sur une pierre brûlante (Caspar Langhoff) ; Le signal du promeneur (Raoul Collectif), In Vitrine (Collectif Rien de Spécial);
Spectacle de danse. Lamento (Michèle Anne De Mey) ; Migrations (Mossoux-Bonté) ; Personne(s) (Thierry Thieû Niang)
Théâtre Jeune Public. Carmen (Karyatides) ; Piccoli Sentimenti (Tof Théâtre) ; Un petit soldat de plomb (Arts et Couleurs).
Prix Bernadette Abraté. Josse De Pauw

Mes commentaires en bref


- Au Sanglier des Flandres : en un peu plus d'une demi-heure, le comédien et plasticien Bernard Van Eeghem nous retrace sa procession du Saint-Sang de Bruges. Dans un style dépouillé, il retrace par le mot et le coup de pinceau l'atmosphère toute flamande de l'événement avec un ragard de petit garçon émerveillé et terrifié. Une installation qui se construit sous nos yeux. Vu le 4 juillet 2012 au Festival au Carré de Mons.

- Mamma Medea : la plume de Tom Lanoye revisite le mythe de Médée dans une langue puissante tout comme l'était le jeu des comédiens dirigés par Christophe Sermet. Une tragédie marquante sur l'exil et le couple bénéficiant d'une distribution de choix. Vu le 11 octobre 2012 au Kriekelaar (Rideau).

- Fall into the Show : un ovni scénique osé de la part de la comédienne Gwen Berrou. Cette habituée de la performance s'en moque allègrement dans ce projet ludique et interactif qui retracent les différentes chutes de la vie d'une femme. Vu le 24 août 2012 au Festival "Théâtre au Vert" à Thoricourt (Silly).

- La Nuit juste avant les forêts : la saison 2011-2012 fut celle de la redécouverte des textes de Bernard-Marie Koltès (1948-1989), auteur français engagé. Au Varia, Éric Castex mettait en scène Azzedine Benamara dans un seul-en-scène frontal. Le comédien était surprenant d'aisance pour un texte sur l'exclusion sociale. Bien qu'écrit dans les années septante, il résonne étonnamment par son actualité. Vu au Varia le 25 novembre 2011.

- Le Carnaval des Ombres : Serge Demoulin interroge un pan oublié de l'histoire belge, celui de l'annexion des Cantons de l'Est par le IIIe Reich. Sur les hauteurs de Malmedy, on aime le carnaval. Derrière le masque de la fête, le passé est sombre et tu. Une formidable performance scénique et un joli premier texte pour le comédien Serge Demoulin, qui explose tel un jet de confettis dans la deuxième partie. Vu à l'Atelier 210 le 15 mars 2012 (Rideau de Bruxelles).
- Nothing Hurts : le bouillant Armel Roussel suit le trip nocturne de quatre jeunes adultes qui frôlent la fin du monde. Beuverie, drogues et divagations sont au menu de ce texte de Falk Richter, auteur allemand décortiqueur des passions adolescentes. Le quatuor d'acteurs méritait amplement le détour. Vu le 17 septembre aux Tanneurs.

- Les Bonnes Intentions : oubliez tous les discours angéliques sur l'adoption. L'expérience personnelle de Cathy Min-Jung est loin des belles photos d'amours familiales des brochures des agences spécialisées. Accueillie par une famille paysanne hennuyère, elle découvrira une haine parentale trash qu'elle évoque dans ce seul-en-scène autobiographique qui bénéficie d'une scénographie inventive et porteuse de sens. Vu au Poche le 30 mars 2012.

- Exils : pour sa participation au projet artistique européen Villes en scène, le National dépêchait son artiste associé du moment. Dans ce spectacle, Fabrice Murgia nous contait l'histoire d'une immigration ratée, où les préjugés et les barrières mentales constituent autant d'embûches pour les migrants. Faute d'un propos suffisamment creusé, Exils jouit d'une impressionnante réalisation technique. Vu au National le 28 janvier 2012.

- Josse De Pauw : si le prix Bernadette Abraté viendra récompenser sa fructueuse carrière, Josse De Pauw a marqué l'esprit des spectateurs dans Raymond. Présenté au KVS la saison dernière, cette évocation mi-feinte de Raymond Goethals (dit Raymond-la-Science), écrite par Thomas Gunzig, rappelait l'immense talent de l'acteur flamand à qui le costume d'un entraîneur de foot et philosophe de comptoir allait comme un gant. Vu au KVS le 25 février 2012.


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