jeudi 11 janvier 2018

Trois face-à-face pour la rentrée d'hiver sur nos scènes

Les hasards de la programmation en cette rentrée de janvier portent sur nos scènes trois duels, du judiciaire à l'émotion,  du sombre au caustique. Petit tour d'horizon de ces face-à-face à apprécier pour leur simplicité mais aussi pour leur force.

La Route du Levant


Ph. D. R.
Dans une salle d’interrogatoire de commissariat, un flic expérimenté mais abîmé par la vie (un solide Jean-Pierre Baudson) cuisine un jeune homme (la découverte Grégory Carnoli) suspecté de vouloir rejoindre un groupe djihadiste. Dans ce face-à-face intense illuminé d’une seule ampoule blafarde, on retient le maintien d’une ambiguïté dans le chef des deux personnages, ne laissant rien présager d’une issue qui questionne le spectateur. Écrit par Dominique Ziegler, "La Route du Levant" ne vient pas résoudre une question. Il la pose, d'où la nécessité pour les spectateurs de le conclure par un débat. Plusieurs orateurs de renom viennent en effet en fin de représentation prolonger la réflexion sur un phénomène dont on dessine seulement maintenant les contours.

Au Théâtre National à Bruxelles du 11 au 24/01 et du 26/02 au 01/03 à L’Ancre à Charleroi.

Clôture de l’amour

Ph. Andrea Messana

On ne peut que se réjouir de la reprise de ce duel tragique d’un couple qui se sépare composé par Pascal Rambert et mis en scène par Sandro Mabellini. La plaidoirie réquisitoire de Stan (Pietro Pizzutti) qui annonce que c’est fini -« Ça se termine ici ! »- est suivie du réquisitoire d’Audrey (Sandrine Laroche). Restée mutique pendant le monologue de son ex, c’est elle qui cloue le cercueil de leur relation. Deux présences scéniques fortes pour un choc bouleversant, dramatique et implacable. De la scène étroite mais brute du Théâtre de la Vie, "Clôture de l'amour" passe dans l'intimité de la petite salle des Martyrs.

Au Théâtre des Martyrs à Bruxelles du 11/01 au 10/02.


Trois ruptures

Ph. Catherine Claes

À l’image du cactus qui reste éclairé tout au long de la pièce, les trois séparations écrites par l’auteur suisse Rémi De Vos ne manquent pas de piquant. Au fil des trois tableaux, le dramaturge dresse un trio de portraits de couples brisés par un intrus aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur (un chien, un amant, un enfant). Benoît Van Doorslaer et Catherine Salée incarnent avec talent ces trois couples déchirés et marqués par la stupéfaction et la colère, mais souvent drôles. Créé au Boson à Ixelles voici deux ans, "Trois ruptures" se lancent sur les routes de Wallonie.

En tournée du 10 au 26/01 à Ciney, Ath, Mouscron, Marche, etc. Infos : www.asspropro.be


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