vendredi 26 octobre 2012

La Conspiration des Planches - 24/10/2012 - Légèreté et mouvement

25.06.76 - Crédit: Kosi Hidama
- Alibi, un concept original de zapping théâtral, inspiré des séries télévisées, par la Compagnie du Complot pendant six jeudis à la Cellule 133a jusqu'au 23 novembre.

- 25.06.76, chorégraphie autobiographique d'Ayelen Parolin jusqu'au 27 octobre 2012 aux Tanneurs.
  
- Radical Wrong, la folie adolescente de Wim Vandekeybus (Ultima Vez) les 25 et 26 octobre au Théâtre 140.

- Les monologues de la marijuana, une comédie en trio enfumée jusqu'au 4 novembre au Théâtre de Poche.


Quelques annonces:

Un homme debout - Crédit: Luciano Poletto
- Un homme debout, de Jean-Michel Vanden Eynde et avec Jean-Marc Mahy au Bozar pour les Midis du Théâtre ce mardi 30 octobre à midi!

- Place du Marché 76, par Jan Lauwers et la Needcompany au KaaiTheater jusqu'au 27 octobre.

- Bâtard Festival associe théâtre, performance et danse du 25 au 27 octobre dans divers lieux bruxellois.

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

samedi 20 octobre 2012

Quelques reprises du moment... - 20/10/2012

Plutôt que de faire un article par spectacle, ce que je ferai au maximum pour les créations, je vous propose une sélection des reprises du moment. Toujours avec les commentaires du chef mais en bref...

Crédit : Dominique Bréda
- New York : Un jeune homme erre sur le quai d'une gare désaffectée. Vingt ans plus tôt, son père s'est jeté de ces mêmes pavés sous un convoi, abandonnant la vie et sa famille. Avec l'aide d'un chef de gare faussement naïf, il tente de comprendre le geste du paternel, dont le fantôme apparaît pour le coup.  Dominique Bréda possède un vrai talent d'auteur comique. S'il n'abandonne pas l'humour dans ce spectacle, le metteur en scène parvient à insuffler une belle émotion. La pièce, comme une succession de tableaux, enchaîne les fuites en avant de ses personnages. Son atout: le trio de comédiens (Alexandre Crépet, Emmanuel Dekoninck et Alexis Goslain) qui endossent des costumes taillés sur mesure. Après Purgatoire et Emma, Bréda prouve qu'il vaut mieux que le décevant Do Eat présenté à la Toison d'Or la saison dernière. Qu'en sera-t-il d'O'Sister, sa prochaine création? Les 23 et 24 octobre aux Riches-Claires. Vu en mai 2011 aux Riches-Claires.


Crédit : Yves Kerstius

- Les Monologues de la Marijuana : La formule du monologue en trio a la cote (du vagin, voilés, pères,...). Ici, c'est une formule enfumée qui nous attend. James Deano, Stéphane Fenocchi et Riton Liebman jouent les incitateurs de fumettes en stand-up. La succession de sketchs, monologues et autres faits du quotidien s'inspirent de trois auteurs américains qui voulaient poser la question de la légalisation de la marie-jeanne dans leur pays. En résulte, un moment agréable pour le spectateur qui n'en ressortira pas idiot mais de bonne humeur. Le carton des fêtes de 2011 qui a fait planer des centaines de personnes. Du 21 octobre au 4 novembre au Théâtre de Poche. Vu le 7 décembre 2011 au Poche.

Crédit: D. R.
- Une liaison pornographique : Philippe Blasband est un auteur qu'on apprécie. Sa Liaison pornographique, adaptée au grand écran par Frédéric Fonteyne en 1999, avait redonné un nouveau coup de fouet à la carrière de Nathalie Baye. Pour cette transposition sur scène, Daniel Hanssens, choisit un joli couple de comédiens. Jasmina Douieb et Geroges Lini jouent au chat et à la souris dans cette relation qui ne se veut que ludique et sensuelle mais qui prendra un tout autre cap presque naturellement.L'idée de voir cet échange sur les planches n'est pas mauvaise en soi. Mais lors de sa création dans le pharaonique The Egg (Anderlecht), la pièce perdait en intimité alors que son seul cadre est la chambre d'un hôtel. Peut-être la complicité des comédiens (et du coup l'adhésion du public) gagnera-t-elle en intensité dans un écrin plus petit comme le Théâtre Mercelis à Ixelles? Du 23 au 27 octobre au Mercelis. Vu le 16 novembre 2011 à The Egg.


mercredi 17 octobre 2012

La Conspiration des Planches - 17/10/2012 - Semaine molle, mais à vous de voir...

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

Les créations de la semaine:

Pré - Crédit : Danièle Pierre

Pré, du collectif Clinic Orgasm Society au Théâtre Varia jusqu'au 27 octobre.

Blind Poets Blues, la Beat Generation revisitée par Christian Debaere et Jean-Claude Derudder avec le blues de Marc Lelangue au Poème 2 jusqu'au 4 novembre.


Ravissement, des sœurs Mélanie et Estelle Rullier au Théâtre de La Balsamine jusqu'au 27 octobre.




Côté reprises:


Fall into the show - Crédit: Amélie Landry
Fall into the show, de Gwen Berrou au Théâtre de la Vie jusqu'au 26 octobre.

Le 20 novembre, de Lars Noren avec Anne Tismer ce 20 octobre au Théâtre National dans le cadre du Festival des Libertés

Messiah Run, une chorégraphie de Hans Van den Broeck repris aux Brigittines du 18 au 20 octobre.




Annonçons aussi le retour des Abattoirs fermés au Kaaitheater pour A Brief History of Hell  jusqu'au 20 octobre. Signalons au passage l'accueil par la Bellone de Sodome Ma Douce de Laurent Gaudé ces 22 et 23 octobre.

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.

Serge Demoulin : "Apporter la parole du fou sur la place du village"


Dans l'attente de nouvelles critiques sur les créations de la saison, je vous fait patienter avec une interview de Serge Demoulin que j'avais faite pour Metro en mars 2012 pour la création du Carnaval des Ombres au Rideau de Bruxelles (Atelier 210). Ce spectacle a reçu le Prix de la Critique du meilleur seul-en-scène pour la saison 2011-2012, l'occasion de ressortir les propos de l'auteur qui tourne toujours avec ce petit bijou.

L'Histoire démasquée

BRUXELLES Lorsqu'il se fait traiter de Boche par un camarade du Conservatoire, le Waimerais Serge Demoulin se rend compte de l'image des cantons «rédimés» dans le reste de la Belgique. Dans Le Carnaval des Ombres, il souhaite mettre en lumière une part d'ombre de l'Histoire de Belgique: l'annexion des Cantons de l'Est par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Le tout dans une ambiance carnavalesque.


Crédit : Alessia Contu

En 1940, le territoire belge est amputé de ses cantons aujourd'hui dits de l'Est. Ces
régions «rédimée» étaient alors placées sous autorité allemande. La conscription dans la Wehrmacht de son grand-père et de deux de ses oncles reste une histoire tue dans la famille de Serge Demoulin, comme dans le reste de la Belgique. Comment mourir au front avec cette uniforme quand on est belge. L'auteur et comédien y apporte son point de vue

Comment se sont passées vos recherches ?
«J'ai rencontré Paul Dandrifosse qui s'est intéressé à cette période. J'ai eu accès à son ouvrage avant qu'il soit publié. Il m'a permis d'avoir les données historiques. Je ne les avais pas. Le problème dans la région c'est cette chape de plomb sur ces événements. Les gens de la région eux-mêmes ne sont pas au courant. Ils portent une responsabilité de la non-reconnaissance de l'État mais l'État a sa part aussi. Quand j'ai eu ces informations en main, j'avais tout ce qu'il fallait pour lancer une écriture.»

C'est votre première expérience en tant qu'auteur...
«Je voulais d'abord faire quelque chose autour de Paul Dandrifosse. J'en ai parlé avec un auteur parce que je ne m'en sentais pas du tout capable. Comme ce la ne s'est pas fait. Michael Delaunoy, directeur du Rideau de Bruxelles, m'a demandé une note d'intention et m'a dit : 'Il n'ya qu'une personne qui puisse l'écrire, c'est toi'. Il m'a porté pour que je puisse apporter mon point de vue sur cette histoire.»

Est-ce du courage que d'aborder cette part sombre de l'Histoire ?
«Je n'ai pas pensé en ces termes-là. C'est ce que les gens me disent. Je voulais rendre hommage et non pas faire polémique. Cependant, j'avais le sentiment dès le départ d'apporter la parole du fou sur la place du village.»

Enfant, aviez-vous conscience de cette situation ?
«Non, je voyais la douleur de mes parents lorsqu'ils devaient évoquer le sujet. Ils n'en parlaient pas d'ailleurs. On peut interpréter le silence comme une sorte de paix sociale imposée lorsque ces régions ont réintégré le territoire belge (en 1945, ndlr).»

L'allusion au carnaval permet d'apporter une part de fantaisie.
«Au carnaval, sous l'effet de l'alcool, on entendait parfois parler de cette période. Mais dans la pièce, le carnaval permet d'apporter une part de fantasme. Celui que j'évoque, je l'ai inventé à partir de tout ceux que j'ai faits. C'est une ambiance bon enfant mais glauque également. Les masques tombent, les personnages évoquent Ensor ou Ghelderode. Beaucoup d'anecdotes se sont réellement passées. Mais jamais je n'aurais osé monter sur le monument aux morts.»

«La mousse de la bière est proportionnelle à la couche de silence qui recouvre les blessures de l'histoire». Une jolie phrase qui traduit tout.
«Je crois sincèrement que dans les régions où on fait souvent la fête -et parfois grossièrement-, c'est qu'il y a une pression. C'est comme une attitude de défense avec une forme de folie. On chante mais sous le masque, ça pleure.»

Dans votre texte, pourquoi insérer des passages en wallon ?
«Lors de la germanisation de la région sous Bismarck, le wallon apparaissait comme une langue de résistance par rapport à l'allemand du Kultuurkampf. C'était essentiel. Pour moi, mon envie de faire du théâtre vient de mon père qui jouait dans des pièces en wallon. Cela permet d'amener un musicalité dans le texte.»

mardi 16 octobre 2012

Les Prix de la Critique Théâtre et Danse 2011-2012: les lauréats

Au sein de ses Écuries, Charleroi-Danses accueillait hier la cérémonie de remise des Prix de la Critique Théâtre & Danse 2011-2012. Décernées par un jury composé de journalistes et critiques culturels,  les récompenses s'attachent à honorer humblement les temps forts de la création scénique de la saison précédente.

Sur ce même blog, je vous avais présenté les nominations ainsi que quelques commentaires y afférent. Ont été particulièrement honorés lors de cette soirée La Estupidez du collectif Transquinquennal et La nostalgie de l'avenir de Myriam Saduis. Ces spectacles repartent chacun avec deux prix.

 Voici maintenant la liste des lauréats. Je vous indique le cas échéant les reprises des spectacles récompensés.


Cendrillon - Crédit: Cici Olsson

- Meilleure création technique et artistique: Marie Szernovicz pour la scénographie et les costumes de La Estupidez, de Rafael Spregelburd et création de Transquinquennal.

- Meilleure scénographie: Ronald Beurms pour Le Tour du Monde en 80 jours (Théâtre du Parc) et Les bonnes intentions (Théâtre de l'Ancre/ Théâtre de Poche).


La nostalgie de l'avenir - Crédit: S. Gutwirth
- Espoir féminin: Aline Mahaut, dans La nostalgie de l'avenir, d'après Tchékhov (La Mouette) et mis en scène par Myriam Saduis au Théâtre Océan Nord.

- Espoir masculin: Vincent Hennebicq, dans Baal de Bertolt Brecht, une mise en scène de Raven Ruëll et Jos Verbist (Theater Antigone/ Théâtre National).


- Meilleure découverte: Le signal du promeneur du Raoul Collectif, une coproduction du Théâtre National.

- Meilleur auteur: Cathy Min-Jung, pour Les bonnes intentions, éd. Lansman.

Mamma Medea - Crédit: M. Debelle
- Meilleure comédienne: Claire Bodson, dans Mamma Medea de Tom Lanoye. Une mise en scène de Christophe Sermet roduite par le Théâtre du Rideau de Bruxelles (installé au Kriekelaar pour cette création).

- Meilleur comédien: Pierre Sartenaer, dans La Estupidez de Rafael Spregelburd et création de Transquinquennal.

- Meilleur seul-en-scène: Le Carnaval des Ombres, de et par Serge Demoulin, mise en scène de Michael Delaunoy pour cette production du Théâtre du Rideau de Bruxelles (Atelier 210).
Le Carnaval des Ombres - Crédit: A. Contu

- Meilleur spectacle jeune public: Un petit soldat de plomb, une production de la compagnie Arts et Couleurs.

- Meilleur spectacle de danse: Migrations, de la compagnie Mossoux-Bonté.

- Meilleure mise en scène: Myriam Saduis pour La nostalgie de l'avenir, d'après Tchékhov (La Mouette) au Théâtre Océan Nord.

- Meilleur spectacle: Cendrillon, de Joël Pommerat, une production du Théâtre National et du Théâtre de la Monnaie, avec la compagnie Louis Brouillard.

- Prix Bernadette Abraté: Josse De Pauw, pour l'ensemble de sa carrière.

Où revoir certains de ces spectacles?


Les bonnes intentions - Crédit: B. Mullenaerts
- Le Tour du Monde en 80 jours, inspiré de Jules Verne et mis en scène par Thierry Debroux au Théâtre Royal du Parc du 24 mai au 2 juin 2013.

- Les bonnes intentions, de et par Cathy Min-Jung au Théâtre de Poche du 10 au 24 novembre 2012.



- Mamma Medea, de Tom Lanoye mis en scène par Christophe Sermet du 16 au 18 octobre au Théâtre Royal de Namur et les 29 & 30 novembre au Next Arts Festival de Tournai.

- Le Carnaval des Ombres, de et par Serge Demoulin. En tournée jusqu'en avril 2013 au moins.

- Le signal du promeneur, du Raoul Collectif en tournée fin 2012-début 2013.

- Un petit soldat de plomb, par la Compagnie Arts et Couleurs en tournée.

- Cendrillon, de Joël Pommerat en tournée et de retour au Théâtre National du 27 novembre au 31 décembre.

Retrouvez également les commentaires des jurés des Prix de la Critique ainsi que les archives de la cérémonie sur le site: www.lesprixdelacritique.be

lundi 15 octobre 2012

Les Prix de la Critique 2012

Ce lundi 15 octobre à Charleroi, seront décernés  les Prix 2012 de la Critique théâtrale. L'événement entraîne toujours ce réflexe de bilan de la saison passée (2011-2012). Ci-dessous, je vous invite à retrouver les nominations et mes commentaires sur les spectacles que j'ai vus (pas tous malheureusement). Bon courage au jury! Les résultats suivront ici-même.


Les Nominés sont...

Spectacle. Au sanglier des Flandres de et par Bernard Van Eeghem ; Cendrillon de Joël Pommerat ; La Estupidez de Rafael Spregelburd, par Transquinquennal.


Mise en scène. La nostalgie de l'avenir (Myriam Saduis) ; Le songe d'une nuit d'été (Isabelle Pousseur) ; Mamma Medea (Christophe Sermet).
Comédienne. Claire Bodson (Mamma Medea) ; Déborah Rouach (Cendrillon) ; Mélanie Zucconi (La Estupidez).
Comédien. Patrick Descamps (Red) ; Yannick Rénier (Mamma Medea) ; Pierre Sartenaer (La Estupidez).
Seul en scène. Fall into the Show par Gwen Berrou ; La nuit juste avant les forêts par Azzedine Benamara ; Le carnaval des ombres par Serge Demoulin.
Espoir féminin. Aline Mahaux (La nostalgie de l'avenir) ; Wendy Piette (La fille dans le bocal à poisson rouge) ; Mathilde Rault (Je me tiens devant toi nue, Mamma Medea).
Espoir masculin. Pierrick De Luca (Une société de services, Nothing Hurts) ; Vincent Hennebicq (Baal) ; Pierre Verplancken (Parasites, La nostalgie de l'avenir).
Scénographie. Ronald Beurms (Le tour du monde en 80 jours, Les bonnes intentions) ; Hélène Kufferath (Pika Dôn) ; Zouzou Leyens (Le songe d'une nuit d'été).
Création artistique et technique. Exils ; La Estupidez ; Une société de services.
Auteur belge. Serge Demoulin (Le carnaval des ombres) ; Cathy Min Jung (Les bonnes intentions) ; Virginie Thirion (L'iceberg qui cache la forêt).
Découverte. Des gouttes sur une pierre brûlante (Caspar Langhoff) ; Le signal du promeneur (Raoul Collectif), In Vitrine (Collectif Rien de Spécial);
Spectacle de danse. Lamento (Michèle Anne De Mey) ; Migrations (Mossoux-Bonté) ; Personne(s) (Thierry Thieû Niang)
Théâtre Jeune Public. Carmen (Karyatides) ; Piccoli Sentimenti (Tof Théâtre) ; Un petit soldat de plomb (Arts et Couleurs).
Prix Bernadette Abraté. Josse De Pauw

Mes commentaires en bref


- Au Sanglier des Flandres : en un peu plus d'une demi-heure, le comédien et plasticien Bernard Van Eeghem nous retrace sa procession du Saint-Sang de Bruges. Dans un style dépouillé, il retrace par le mot et le coup de pinceau l'atmosphère toute flamande de l'événement avec un ragard de petit garçon émerveillé et terrifié. Une installation qui se construit sous nos yeux. Vu le 4 juillet 2012 au Festival au Carré de Mons.

- Mamma Medea : la plume de Tom Lanoye revisite le mythe de Médée dans une langue puissante tout comme l'était le jeu des comédiens dirigés par Christophe Sermet. Une tragédie marquante sur l'exil et le couple bénéficiant d'une distribution de choix. Vu le 11 octobre 2012 au Kriekelaar (Rideau).

- Fall into the Show : un ovni scénique osé de la part de la comédienne Gwen Berrou. Cette habituée de la performance s'en moque allègrement dans ce projet ludique et interactif qui retracent les différentes chutes de la vie d'une femme. Vu le 24 août 2012 au Festival "Théâtre au Vert" à Thoricourt (Silly).

- La Nuit juste avant les forêts : la saison 2011-2012 fut celle de la redécouverte des textes de Bernard-Marie Koltès (1948-1989), auteur français engagé. Au Varia, Éric Castex mettait en scène Azzedine Benamara dans un seul-en-scène frontal. Le comédien était surprenant d'aisance pour un texte sur l'exclusion sociale. Bien qu'écrit dans les années septante, il résonne étonnamment par son actualité. Vu au Varia le 25 novembre 2011.

- Le Carnaval des Ombres : Serge Demoulin interroge un pan oublié de l'histoire belge, celui de l'annexion des Cantons de l'Est par le IIIe Reich. Sur les hauteurs de Malmedy, on aime le carnaval. Derrière le masque de la fête, le passé est sombre et tu. Une formidable performance scénique et un joli premier texte pour le comédien Serge Demoulin, qui explose tel un jet de confettis dans la deuxième partie. Vu à l'Atelier 210 le 15 mars 2012 (Rideau de Bruxelles).
- Nothing Hurts : le bouillant Armel Roussel suit le trip nocturne de quatre jeunes adultes qui frôlent la fin du monde. Beuverie, drogues et divagations sont au menu de ce texte de Falk Richter, auteur allemand décortiqueur des passions adolescentes. Le quatuor d'acteurs méritait amplement le détour. Vu le 17 septembre aux Tanneurs.

- Les Bonnes Intentions : oubliez tous les discours angéliques sur l'adoption. L'expérience personnelle de Cathy Min-Jung est loin des belles photos d'amours familiales des brochures des agences spécialisées. Accueillie par une famille paysanne hennuyère, elle découvrira une haine parentale trash qu'elle évoque dans ce seul-en-scène autobiographique qui bénéficie d'une scénographie inventive et porteuse de sens. Vu au Poche le 30 mars 2012.

- Exils : pour sa participation au projet artistique européen Villes en scène, le National dépêchait son artiste associé du moment. Dans ce spectacle, Fabrice Murgia nous contait l'histoire d'une immigration ratée, où les préjugés et les barrières mentales constituent autant d'embûches pour les migrants. Faute d'un propos suffisamment creusé, Exils jouit d'une impressionnante réalisation technique. Vu au National le 28 janvier 2012.

- Josse De Pauw : si le prix Bernadette Abraté viendra récompenser sa fructueuse carrière, Josse De Pauw a marqué l'esprit des spectateurs dans Raymond. Présenté au KVS la saison dernière, cette évocation mi-feinte de Raymond Goethals (dit Raymond-la-Science), écrite par Thomas Gunzig, rappelait l'immense talent de l'acteur flamand à qui le costume d'un entraîneur de foot et philosophe de comptoir allait comme un gant. Vu au KVS le 25 février 2012.


samedi 13 octobre 2012

Tom Lanoye doublement sur scène

À l'occasion de la reprise de La langue de ma mère sur scène au National et de Mamma Medea à Namur. Je vous propose une interview que j'avais faite de Tom Lanoye lors de la création des deux spectacles en octobre 2011. Parue dans Metro le 14/10/2011.



Crédit: Stephan Peleman
Pourquoi cette adaptation du mythe de Médée d’Euripide?
«Médée est à la fois une femme contre un homme, Jason, mais elle représente aussi la barbare, l’étrangère face à la civilisation incarnée par Jason. C’est donc la passion contre la rationalité. Ce sont des cultures qui se battent. Lors de mes recherches, j’ai découvert qu’Euripide n’avait pas écrit cette pièce uniquement en utilisant la mythologie mais aussi en utilisant le contexte de l’époque. Quelques mois avant la création, une nouvelle loi annulait les mariages avec une femme étrangère.»

D’où cette deuxième partie dans votre pièce consacrée à l’exil…
«En effet, la première partie rappelle l’histoire de base,c’est le conte épique. La deuxième partie est la confrontation finale de couples, un peu comme fait Albee dans ‘Who’s afraid of Virginia Woolf ?’. Je voulais montrer qu’un fait concret était à l’origine de cette pièce. Parce que je ne comprenais pas le rôle de Jason. Il a une logique. Il a été loyal envers Médée. Elle s’est imposée à lui comme une carnivore passionnée de l’amour. Jason est un brave type en fait.»

Deux spectacles en même temps, l'un francophone. Une belle consécration?
«C’est incroyable. Je peux maintenant prouver que la Belgique existe. Quand un pays va scinder BHV, réaliser une nouvelle réforme de l’État et quand un parlement interdit quasi à l’unanimité la burqa, il est incorrect de dire que ce pays n’existe pas. Ces gens m’accusent de nier l’identité flamande, ce qui est ridicule car je suis empreint de cette identité. Même si l’identité belge s’apparente à du bricolage, elle existe.»

On vous sent en colère...
«Je ne peux plus me taire.Je suis Flamand mais pas flamingant. Pour moi, la Flandre est trop importante pour se laisser maltraiter par les flamingants. Il est temps que les autres Flamands qui ne votent pas pour ces partis, disent clairement qu’ils ne veulent pas perdre une de leurs identités. Ce que fait la N-VA, c’est presque une trahison envers le mouvement flamand qui était chaleureux, convivial et pas égoïste, un courant culturel et artistique avant tout.»

Cette idée de l’identité et de la langue se retrouve dans votre autre création sur scène, l’adaptation de votre livre «La langue de ma mère» («Sprakeloos»). Comment cela s’est passé?
«Sur scène, je ne peux pas lire le livre entier, ce que j’aimerais mais cela prendrait deux journées. J’ai écrit le texte de ce spectacle avec Katrien Jacobs et Hildegard De Vuyst du KVS. Elles m’ont aidé à déceler les liens et les fils rouges de mon livre. Ce n’est pas réécrit mais adapté. J’avais besoin d’aide. J’avais déjà tenté certaines choses auparavant lors de soirées littéraires, notamment aux Pays-Bas. Je savais quels fragments seraient utilisables mais j’avais rassemblé en tout six heures. Maintenant ça fait deux heures et je réfléchis encore à retravailler la première partie.»

Votre livre apparaît bavard et éclaté. Est-ce la transcription du choc de voir ses parents vieillir? 
«C’est plus complexe. Evidemment, c’est le choc que tout le monde peut éprouver quand un tel accident arrive à l’un de ses parents (sa mère est victime d’une attaque cérébrale qui la prive de sa faculté de parole, d’où le titre de l’ouvrage, ndlr.). Il y a aussi dans ce texte ma région d’origine,le Waasland. Tout le monde y est très bavard. Les gens font beaucoup de détours pour enfin arriver à exprimer ce qu’ils avaient à dire en premier lieu. J’aime cette tradition. C’est aussi un grand hommage à la langue. Celle d’un écrivain qui voit sa mère perdre sa langue, qui a été l’outil de sa mère au théâtre et qui est aussi celui de l’écrivain que je suis. J’aime en plus écrire pour le théâtre. C’est donc un double choc, celui du fils et celui de l’auteur. Enfin, je tente de revaloriser une perte totale de cette langue en écrivant et en parlant beaucoup.»

Quelques reprises du moment... - 13/10/2012

Plutôt que de faire un article par spectacle, ce que je ferai au maximum pour les créations, je vous propose une sélection des reprises du moment. Toujours avec les commentaires du chef mais en bref...

Outre Fall into the show, on retrouve dans les salles...

- La langue de ma mère sur scène : l'auteur anversois Tom Lanoye rend un vibrant hommage à sa mère. En adaptant pour la scène son best-seller "Sprakeloos", il révèle ses talents de showman. L'écrivain opte pour une lecture entrecoupée de moments de vie dans la campagne flamande des années soixante et septante. Comédienne dans une troupe amateur, la génitrice a des airs de diva au langage fleuri et goûteux. Mais c'est un regard tendre que pose le fils sur celle qui, en fin de vie, a perdu l'usage de la parole, outil de la passionnée des planches et de l'homme des mots. Émouvant!
Jusqu'au 13 octobre au Théâtre National. Vu le 7 octobre 2011 au KVS

- Mamma Medea : Encore Tom Lanoye mais simplement comme auteur cette fois. Dans cette pièce, il revisite le mythe de Médée, mère meurtrière d'Euripide, en y joignant un fort discour sur l'exil et sur le couple. Sobre dans sa mise en scène, Christophe Sermet centre son regard sur le jeu des comédiens. Cette distribution de choix (Yannick Rénier, Claire Bodson, Anne-Claire, Philippe Jeusette,...) étale sa force dans un espace de jeu aussi large que profond. Multi-nominé aux Prix de la Critique 2012.
Du 16 au 18 octobre au Théâtre Royal de Namur. Vu le 11 octobre au Kriekelaar pour le Rideau de Bruxelles

BONUS: 3 questions à Christophe Sermet lors de la création de Mamma Medea en 2011 (paru dans Metro le 14/10/2012).

«Dans tout couple, il y a un deal»
Christophe Sermet, metteur en scène de "Mamma Medea" est tombé sous le charme de cette modernisation du mythe grec de Jason et Médée. 



Qui vous a donné envie de monter cette pièce? Tom Lanoye ou Médée? 
«Un peu des deux. Je ne sais pas si je me serais attaqué à Médée s’il n’y avait pas eu celle de Tom Lanoye. Au départ, je cherchais un matériau tragique mais ancré dans le contemporain. J’ai connu cette pièce par Alain Van Crugten, le traducteur de Tom Lanoye mais aussi d’Hugo Claus que j’ai également mis en scène. Cette pièce dormait dans un coin et on l’a fait traduire pour l’occasion.» 

Ce n’est donc pas un premier contact avec la nouvelle littérature flamande… 
«C’est d’ailleurs étrange qu’elle ne soit pas plus connue. Le premier roman de Tom Lanoye a été traduit voici seulement quelques années. Je n’ai entendu parler de cet auteur qu’il y a trois ans à la radio. En cherchant un peu, j’ai découvert qu’il existait très peu de littérature sur Tom Lanoye, un peu comme pour Hugo Claus, alors que ce dernier était nobellisable.» 

La première partie revient sur la mythologie alors que la deuxième permet un recul par rapport à cette histoire… 
«La mythologie vient nourrir cette pièce autour du couple. Entre les deux, il y a une espèce de pacte entre  la politique et l’intime. Jason a besoin de la Toison d’or. A Médée, il promet en échange le goût de la civilisation. Tom Lanoye questionne aussi l’identité féminine et la virilité.» 

- Les Pères : Qu'est-ce qu'être père aujourd'hui? Pour Julie Annen, les identités paternelles sont multiples. Sous la forme de "Monologues du Vagin" au masculin, elle propose un panorama de témoignages collectés en amont de la création. Au gré des histoires qui nous sont racontées, le trio de comédiens (Anton Taradellas, Daniel Marcellin et Thierry Hellin qui remplace Achille Ridolfi) passent du rire aux larmes avec une belle aisance. Doute, incertitudes, joies, deuil, tout y passe. Outre le bon moment, dommage que l'auteur ne dépasse pas la simple juxtaposition d'histoires.
Jusqu'au 20 octobre aux Riches-Claires. Vu le 9 novembre 2011 au Poche.


Ghost Road, de Fabrice Murgia et Dominique Pauwels

Vu au Théâtre National le 28 septembre 2012



Fabrice Murgia aime l'Amérique. Déjà dans Dieu est un DJ, il emmenait Falk Richter sur la route 66 dans un désert humain parsemées de vieilles carcasses de bagnoles. Pour Ghost Road, le jeune metteur en scène écrit lui-même un voyage pluridisciplinaire à la rencontre de solitudes oubliées tout comme la vie dans ces villes fantômatiques états-uniennes. L'artiste en vogue a pu bénéficier de gros moyens pour cette production, créée au Théâtre National et bientôt sur les routes.

Assise devant des photos posées sur un buffet, une femme seule, à l'âge certain (Vivianne De Muynck), se souvient de cette danseuse, qui au faîte de sa carrière new-yorkaise décida d'ouvrir un cabaret au beau milieu du désert. Elle avait réussi à insuffler de la fantaisie dans cet environnement hostile qui glorifiait l'autoroute naissante. Aujourd'hui, tout le monde est parti. Ne restent que des stations-services oxydées et des champs de caravanes abandonnées aux airs de mirages, d'oasis asséchés. Seules quelques âmes tranquilles demeurent dans la fournaise. Pour qui? Pourquoi? 

Familier de la vidéo, Murgia a passé de longues semaines dans cette Vallée de la Mort à la rencontre de ces personnes et en a rapporté de belles images dans lesquelles notre personnage central enquête auprès de ces esseulés. Scène et vidéo se superposent dans ce périple où vient se mêler la musique et l'installation sonore de Dominique Pauwels (du collectif LOD spécialisé en opéra contemporain), ainsi que la voix et la présence de la chanteuse Jacqueline Van Quaille. Cette dernière agit comme un double lyrique de Vivianne De Muynck, appuyant l'émotion du récit.

La solitude apparaît ici sous différentes facettes, notamment dans l'aspect filmé. Tantôt forcée pour cette danseuse veuve entourée de ses souvenirs, tantôt choisie pour ses anciens militaires mais toujours assumée, cette "loneliness" apparaît comme l'identité d'une Amérique oubliée, figée dans ces ruines des Golden Sixties. Le message y est à la fois politique et humain. Cependant, ce qui devait sonner comme une collaboration homogène entre Murgia et Pauwels apparaît parfois comme un puzzle dont les pièces peinent à s'emboîter. Les différentes compétences mêlées (dont la belle présence de la comédienne) apparaissent comme une superposition de couches qui alourdissent l'ensemble. Fabrice Murgia confirme toutefois son talent d'excellent faiseur d'images en continuant à jouer entre la subtile frontière fiction/réalité, comme dans ses précédentes créations.

Toutes les dates de la tournée internationale de Ghost Road sur le site de la Compagnie Artara de Fabrice Murgia. Notamment au Manège.Mons du 13 au 15 novembre.


Alaska, de Patrick Masset

Vu le 5 octobre 2012 au Varia
Crédit: Danièle Pierre

Patrick Masset nous offre son paradis blanc. Avec Alaska, le metteur en scène conçoit un spectacle multidisciplinaire dans un décor immaculé. Déjà avec L'enfant qui..., il avait touché au cirque contemporain avec succès. Bénéficiant du soutien de quatre centres dramatiques de la FWB -Varia de Bruxelles, Le Manège.Mons, Le Théâtre royal de Namur et Théâtre de la Place de Liège-, le projet se nourrit du théâtre, de la musique, de la performance et de l'acrobatie pour nous plonger dans une fable sur la mémoire et l'oubli.


Sébastien (Sébastien Jacobs) se souvient: la voiture, la route, sa mère au volant, elle se retourne, le choc, le sol humide, un corps allongé. L'accident a marqué sa mère à vie. Elle ne s'en relèvera pas. Pour le jeune homme, la douleur psychologique surpasse la douleur physique. Sur un plateau blanc, vide, deux bancs sont disposés. Sébastien est à l'hôpital, son esprit est perturbé. Il confond le médecin avec sa mère (Véronique Dumont). 

Le spectateur plonge alors dans l'esprit chahuté du jeune homme, dans une folie multiforme. Musique ("Jonas, dans la baleine"), acrobaties au rythme de la voltige mentale et souvenirs se confondent pour un spectacle aux belles images. Dans ce mélange (parfois un peu trop) hétéroclite, on salue le beau numéro physique de Laura Trefiletti tour à tour portée par Julien Pierrot et Valentin Pythoud. Sandra Nazé colore par son chant lyrique l'émotion au cœur d'un dispositif scénique qui évoque naturellement la froideur éclatante du Grand Nord (nous gardons le suspense de ce choix frigorifique). Certains moments frôlent le trop-plein, notamment avec le texte (inutile) projeté en fond de scène (blanc sur blanc pas très visible) et la musique parfois inopinée de Jacques Urbano. Cependant, ce patchwork artistique tient la route grâce à un fil rouge ténu mais sensible. Malgré ses défauts, Alaska séduit par son onirisme, sa poésie et sa sensibilité.

Alaska, de Patrick Masset. Au Festival Bis’arts à Charleroi : 31/10 et 01/11/2012 -  Au manège.mons du 27/11 au 2/12/2012 - Au Théâtre de la Place du 19 au 22/03/2013 - Au Théâtre Royal de Namur du 10 au 15 mai 2013.

Fall into the show, de Gwen Berrou

Vu le 24 août 2012 au Festival "Théâtre au Vert" à Thoricourt (Silly) - sous chapiteau


Crédit: Amélie Landry
Aperçue dans le film "Les Géants" de Bouli Lanners, Gwen Berrou traverse les scènes belges depuis quelques années. Quand je l'ai aperçue sur scène pour la première fois, c'était dans un chantier théâtral proposé par Clément Thirion intitulé [kakosmos] (as we get atomized...) et présenté à la troisième édition du Vrak Festival (organisé tous les deux ans par le théâtre de l'L d'Ixelles). Dans cet ovni scénique inachevé, la comédienne démontrait sa capacité à mouvoir son corps élancé tout en suscitant une émotion tendue comme un fil.

Cette faculté, elle la déploie aussi dans sa création personnelle Fall into the show, créée aux Riches-Claires (saison 2011-2012). Intéressée par la performance, l'artiste a décidé de tourner cet art multiforme indéfini en dérision dans un show autour du concept de la chute. Son propos entend retracer les différentes chutes de la vie d'une femme. "Tomber amoureuse", "tomber enceinte", "tomber malade", "tomber mort" ou encore "tomber" tout simplement. Les chutes sont multiples.

Mais autant ce thème paraît intéressant, autant la forme que nous propose Gwen Berrou est audacieuse. L'entrée en matière commence par une dissertation ardue sur l'art de la performance, un discours qui déstabilise par un jargon fumeux mais qui fait le ver les zygomatiques des spectateurs les moins avertis. Après cette introduction "théorique", le public disposé en arc de cercle autour de l'espace de jeu est sollicité à venir construire le spectacle de la comédienne qui marque d'entrée par sa présence. Choisi par une sorte de loterie lumineuse et musicale, un membre de l'assemblée est invité à tirer une corde au-dessus de lui.  Tombent du ciel un encart reprenant une phrase embuée de signification et des objets  qui servent de points de départ à l'artiste pour évoquer l'un des chutes.

Caméléon énigmatique, Gwen Berrou autour de ce dispositif élaboré parvient à démontrer l'étendue de son talent. Flirtant avec l'improvisation, elle construit un joli moment de scène qui interroge, non sans humour, le champ, parfois prétentieux, de la performance scénique. Elle s'amuse à perdre le spectateur dans ses discours théoriques du spectacle vivant. La souplesse de ses membres effilés et sa voix douce mais aiguë tiennent en haleine le spectateur. Si le concept paraît répétitif, le "show" ne lasse pas. L'enjeu est là, montrer le risque d'être sur scène, la fragilité de l'artiste mis à nu une fois sorti des coulisses. On aime particulièrement ce genre de spectacle qui interroge autant la présence du spectateur que celle de l'artiste sur scène. 

>>> Retrouvez une interview de Gwen Berrou par Elysabeth Loos dans les podcasts de la Conspiration des Planches à la date du 2 mai 2012.

Fall into the show, de et avec Gwen Berrou (Compagnie Petite Âme) à revoir au Théâtre de la Vie (Bruxelles) du 16 au 26 octobre 2012.

R-I-D-E-A-U, Rideau!



"Le propos de ce blog ne visera pas l'exhaustivité, ni l'objectivité. L'expérience culturelle et l'esprit humain sont ainsi faits qu'il est impossible d'être d'accord avec tout le monde. Le regard du spectateur évolue avec l'âge, l'expérience et les innombrables éléments du contexte de la représentation et de l'instant."
Moi-même, in Réflexions bateau sur le monde, le 13 octobre 2012

Derrière ce premier paragraphe fumeux, je voudrais vous souhaiter la bienvenue. À vous qui vous êtes égarés sur ce monstre planétaire qu'est le web. Amateur de théâtre depuis l'adolescence (uniquement comme spectateur), je me suis lancé grâce au soutien de certaines personnes dans la critique théâtrale en 2009 à Radio Campus Bruxelles. Avec mes camarades de La Conspiration des Planches, nous distillons chaque semaines sur les ondes FM bruxelloises nos impressions -coups de cœur et coups de gueule- sur la création scénique bruxelloise. Théâtre, danse et performance, tous les arts vivants y sont abordés. Plus tard, lors de mon arrivée comme journaliste au quotidien gratuit Metro, j'ai proposé de suivre autant que se peut, l'actualité théâtrale. Presse écrite et radio m'occupent donc aujourd'hui. Mais les contraintes d'espace et de temps de ces médias m'empêchent parfois de pousser ma réflexion jusqu'au bout.

Aussi, je vous invite à consulter ce blog pour découvrir mes impressions personnelles sur les spectacles que je découvre à Bruxelles, mais aussi dans d'autres lieux de la Fédération Wallonie-Bruxelles (voire encore plus loin). Critiques, interviews, podcasts, etc. Je ne m'interdis rien et encore moins de vous laisser commenter les différents articles de ce blog.

En vous souhaitant une bonne lecture sur ce blog! Et si je n'avais qu'un seul conseil à vous donner, soyez curieux!